Quelles que soient les langues apprises, les personnes bilingues retirent des bénéfices de leur bilinguisme. C’est une conclusion à laquelle tous les chercheurs sont arrivés. Être bilingue représente un atout formidable tant sur le plan scolaire, professionnel que personnel.
Mais avant d’aller plus loin dans l’analyse des vrais bénéfices qu’apporte le bilinguisme, en anglais, chinois ou quelque langue que ce soit, il convient de se mettre d’accord sur la définition du mot bilingue. On qualifie de bilingues les personnes pouvant s’exprimer couramment dans deux langues, sans préférence particulière, à l’écrit comme à l’oral.
Alors que les parents s’inquiètent parfois du risque que ferait peser le bilinguisme sur leurs enfants, notamment en matière de retard linguistique (pauvreté du vocabulaire) ou d’échec scolaire, les études démontrent qu’être bilingue apporte de nombreux avantages d’un point de vue du développement cérébral.
Et qu’on se le dise tout de suite, chers parents, tous les enfants ont les capacités d’accéder à la maîtrise de deux langues, s’ils évoluent dans des conditions propices à cet apprentissage !
Les bénéfices cognitifs du bilinguisme
La recherche montre que l’exposition simultanée à deux langues engendre de nombreux avantages cognitifs. L’apprentissage de deux ou plusieurs langues favorise la pensée des enfants sur le langage et conduit à une augmentation des compétences métacognitives et métalinguistiques. Un cerveau bilingue est plus performant dans les processus impliquant la sélection d’information, la concentration et la capacité d’adaptation. Les enfants bilingues auront notamment plus de faciliter à exécuter des tâches demandant une grande attention. Également, le bilinguisme augmente la flexibilité mentale (grâce notamment à la traduction constante) et la faculté à gérer plusieurs travaux différents simultanément.
Par ailleurs, l’expérience des bilingues améliore les réseaux cérébraux, ce qui les rend plus robustes pour son fonctionnement exécutif (la logique, la stratégie, la planification, la résolution de problèmes et le raisonnement), et cela tout au long de leur vie… Ce renforcement cognitif a pour effet de retarder le vieillissement du cerveau et la maladie !
Ainsi, le bilinguisme acquis dès l’enfance permet de préserver une jeunesse cognitive. Grâce à la gymnastique mentale constante liée aux traductions, le cerveau est davantage stimulé, ce qui est essentiel dans la prévention contre les maladies telles qu’Alzheimer. Une étude menée par Ellen Bialystok, enseignante-chercheuse en psychologie au Canada, montre ainsi que l’apparition de troubles de la mémoire chez des personnes parlant au moins deux langues surviendrait en moyenne cinq ans plus tard que la moyenne.
« Le cerveau d’un bilingue fonctionne mieux que celui d’un monolingue »
Ellen Bialystok a publié sept ouvrages dans lesquels elle explique que le bilinguisme modifie la façon dont fonctionne le cerveau. Est-ce à dire selon elle qu’ils sont plus intelligents ? Non, évidemment. Ellen Bialystok démontre simplement que les bilingues, devant arbitrer en permanence entre deux langues, renforcent le système de contrôle exécutif du cerveau. Plus sollicitée, cette partie devient plus efficace, ce qui explique que les bilingues réussissent mieux certaines tâches comme résoudre les conflits, faire plusieurs choses à la fois, passer d’un ordre à un autre et inhiber une action. C’est pourquoi Ellen Bialystok affirme que « le cerveau d’un bilingue fonctionne mieux que celui d’un monolingue ».
Les bénéfices sociaux du bilinguisme
Les enfants bilingues bénéficient également d’importants avantages en société par rapport aux enfants monolingues. Les bilingues sont plus à l’aise dans un environnement multiculturel. Ils sont aussi souvent plus ouverts aux gens, aux cultures et au monde.
Plusieurs études soulignent également que le bilinguisme facilite l’apprentissage d’une troisième langue, car les personnes bilingues disposent de plus de ressources linguistiques, d’une très bonne attention et donc d’une excellente perception, et se montrent plus ouvertes à l’apprentissage d’une nouvelle langue.
Selon une étude récente, et si on veut aller plus loin quant à l’effet du bilinguisme, les enfants élevés dès leur plus jeune âge dans un milieu bilingue croient davantage en l’acquis qu’en l’inné. Ils pensent donc que nous sommes le fruit de nos expériences. C’est une information importante qui permet aux chercheurs d’arriver à la conclusion qu’apprendre une deuxième langue au plus jeune âge aiderait à développer une capacité à accepter la diversité humaine.
Les conditions propices au bilinguisme
Nous en parlions en introduction, tous les enfants sont capables de maîtriser deux langues tant qu’ils disposent et profitent de l’environnement adéquat. Mais alors, quelles sont les conditions propices à l’apprentissage d’une nouvelle langue ?
Pour la plupart des linguistes, c’est grâce aux émotions maternelles et au plaisir que l’enfant acquiert une langue. Jusqu’à l’âge de 7 ans, le simple contact qui passe principalement par l’écoute permet à un enfant de développer facilement une seconde langue.
L’enfance est donc le meilleur moment pour apprendre une seconde langue, à la maison, à la crèche, en maternelle ou à l’école primaire. Comme l’explique Andrés Lara, doctorant en linguistique à la Sorbonne et enseignant à The Garden Academy : « Tous les enfants acquièrent une langue de manière distributionnelle. Cela signifie qu’ils apprennent le langage à partir d’une simple exposition. Plus ils seront exposés à une langue, mieux ils pourront la parler et la comprendre. L’apprentissage distributionnel est généralement associé à l’intégration de sons, du vocabulaire, même si des études récentes démontrent qu’il s’applique également à l’acquisition de la grammaire. »
(Extrait d’un article d’Andrés Lara publié en français sur notre Blog)
Le contact avec la langue, s’il n’existe pas dans la cellule familiale, peut se réaliser en milieu scolaire ou périscolaire, et le temps d’exposition et d’immersion à la langue cible sera ensuite déterminant quant aux résultats. À The Garden Academy, les enfants en pré-maternelle sont exposés 100% du temps à l’anglais et 50% du temps à partir de la maternelle. Au sujet de l’immersion, Andrés Lara ajoute : « Les écoles immersives recréent différents instants de la vie quotidienne et couvrent une large diversité de sujets amenant les enfants à utiliser la langue cible dans des configurations qu’ils n’auraient pas pu connaître autrement. ».
Il existe de nombreuses méthodes d’enseignement et supports pour apprendre une seconde langue. À The Garden Academy, nous croyons beaucoup en l’immersion, mais au bénéfice de la lecture, de la musique et de l’apprentissage par le jeu. Des activités ludiques, artistiques et des exercices adaptés à l’âge et au niveau de chacun des enfants francophones ou anglophones de nos écoles, nous permet d’apprécier leurs progrès, mais aussi le plaisir qu’ils ont à s’ouvrir à une nouvelle langue, aux autres et au monde.